désamour
C'est toi qui dis
C'est toi qui y es !
Tout part d'une phrase de Christian Bobin :
"Je fais toujours à l'autre le crédit de la nouveauté incroyable de son existence, mais ce crédit va s'user si l'autre à gâché cette merveille-là pour devenir comme tout le monde."
C'est donc l'éternel recommencement. Pour moi. Inexorablement. J'ai beau le nier, je l'attends...
A chaque fois je crois le trouver. A chaque fois, naïve, aspirante.
Je crois voir dans chaque geste. Je crois comprendre dans chaque mot. A chaque fois, naïve, aspirante.
Je me dis que c'est enfin mon tour. Je me dis: "pourquoi pas moi?". A chaque fois, naïve, aspirante.
Mais j'aime trop. Et à trop aimer, on rêve. La vie n'est pas ce que je pense. La vie est une belle salope. Pas de cadeaux. Pas de beau. La vie, c'est comme une claque. Tu te la prends dans la gueule. Tu te réveilles, et ça fait mal. C'est ça la vie. La vraie.
"On ne m'y reprendra plus" qu'elle se dit la fille. Mais qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle en sait ? Elle aime, c'est tout. Elle ne calcule pas. Elle vit. A 100%. Elle fonce tête baissée puisqu'elle aime. Elle veut y croire, encore, et encore et toujours. Mais non. La vie est une salope.
A force de trop rêver, on se casse la gueule. A force de trop le rêver, il se casse la gueule. Finit le pied d'estale.
"- Hé machin, tu peux descendre hein, j'ai finit de te rêver moi.
- Ah bon ? Mais pourquoi ? J'ai rien fait ? qu'il lui répond (parce c'est toujours ce qu'ils répondent).
- Oui, je sais...c'est bien là le problème... Je m'ennuie."
Et voilà le travail. Vite fait, bien fait. Histoire éphémère. Amours chiennes. Tendance à voir trop haut. C'est l'éclate de tronche en bas.
Je désadore aussi vite que j'adore. Je déteste aussi vite que j'aime. Entière. Pas de demie-mesure. Pas le temps. Plus le temps. Laissez-moi passer, je suis pressée. Je suis en retard, non ? En retard de quoi ? Bah en retard dans la vie. Mais quelle vie ? La mienne, la tienne, celle des autres ?
Et pourquoi c'est moi qui aime, hein ? Pourquoi c'est moi qui espère ? Si on échangeait les rôles juste pour rire. Histoire que je m'amuse :
"Alors on dirait que tu m'aimes et que tu m'espères d'accord ?"...